Discriminations sexistes au travail : constat et prévention

La parole autour des discriminations sexistes au travail se libère et pourtant les messages sont parfois brouillés. Il est très compliqué de définir ce qu’est le Sexisme au travail. À quel moment juge-t-on du caractère discriminatoire d’un acte ou d’une parole ? Quels sont les dispositifs existants pour lutter contre le Sexisme au travail ? 

Définition des discriminations sexistes

De par leur caractère protéiforme, la définition des discriminations sexistes peut s’avérer compliquée. Le champ en matière de sexisme est large. Il peut aller de blagues ou remarques malvenues sans réelle intention de nuire, au harcèlement sexuel. Un simple commentaire sur une tenue vestimentaire, une compétence remise en cause en raison du sexe, des propos à connotation sexuelle sont des exemples de discriminations sexistes.

Pour la première fois en 2015, la loi Rebsamen relative au dialogue social et à l’emploi inscrit explicitement le terme « agissement sexiste » dans le code du travail. Si cette loi n’apporte pas de réelles solutions, elle confère au sexisme une valeur pénale.

Les discriminations sexistes en quelques chiffres

Le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes a publié, début 2019, un rapport recensant quelques chiffres clé dont voici quelques exemples :

  • 83 % des femmes et 80 % des hommes pensent que les femmes subissent des injustices voire des violences en raison de leur sexe.
  • 1,2 millions de femmes disent avoir subi une injure sexiste en 2017.
  • Seules 3 % des injures à caractère sexiste font l’objet d’un dépôt de plainte.
Ces chiffres reflètent une réalité dérangeante. Ils mettent en exergue les entraves à une égalité professionnelle hommes-femmes.

Les dispositifs légaux pour lutter contre les discriminations sexistes

Différents dispositifs de prévention et de lutte contre le sexisme au travail sont progressivement mis en place au niveau national :

  • 2013 voit la naissance du Haut Conseil à l’égalité (HCE) entre hommes et femmes. Il est un acteur majeur dans l’animation du débat public sur l’égalité hommes-femmes.
  • En 2015, le sexisme fait donc son entrée dans le code du travail grâce à la loi Rebsamen.
  • En 2018, la loi « avenir professionnel » intègre l’ index de l’égalité professionnelle qui permet de comparer, au sein d’une structure, différentes situations au regard du sexe des salariés.
  • En janvier 2019, une nouvelle mesure obligent les entreprises à désigner un(e) référent(e) en leur sein, ou au sein des Comités sociaux économique. Leur mission est d’accompagner et de conseiller les salariés en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes.

La discrimination sexiste au travail comme source d’inégalités

Un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) révèle que les taux d’emploi entre les hommes et les femmes n’a diminué que de 2 points en 27 ans. La ministre du travail Muriel Pénicaud indique qu’en 2019, à peine 3,5% des entreprises de plus de 250 personnes assurent une égalité salariale hommes-femmes.

Prenons l’exemple d’un domaine que nous connaissons bien, celui du numérique. Nous pourrions évoquer la culture sexiste de la Silicon Valley, mais la situation en France n’est pas plus réjouissante. Seulement 33 % des salariés du numérique sont des femmes et en majorité dans les fonctions de support. A peine plus de 9 % d’entre elles dirigent des start-ups.

Prévenir les discriminations sexistes dans son entreprise

Les entreprises ont un rôle à jouer dans la lutte et la prévention des discriminations sexistes. Ces 2 actions doivent s’inscrire dans une politique d’amélioration de Qualité de vie au travail. Les managers, les chefs de service, les chefs d’équipe doivent être sensibilisés et formés à cette question. Ils doivent pouvoir identifier les agissements sexistes, les prévenir et l’entreprise doit leur fournir les outils pour réagir.

Dans ce cadre, et parce que nous avons compris l’enjeu d’un tel problème, Ziggourat propose des formations complémentaires de Prévention des agissements sexistes et de Qualité de vie au travail.

Les 3 éléments clé sur les discriminations sexistes au travail

Retenons 3 éléments clé au sujet du sexisme au travail :

  • Seules 3,5 % des entreprises de plus de 250 personnes ont mis en place les actions nécessaires pour rétablir l’égalité hommes-femmes au sein de leur structure.
  • Des dispositifs nationaux existent pour lutter contre toute forme de discriminations sexistes.
  • Les entreprises doivent s’engager dans la prévention des agissements sexistes. Elles doivent former leurs équipes encadrantes au cadre légale ainsi qu’aux techniques de prévention et de lutte.

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