Le neuromanagement, outil d’avenir pour les managers ?

Les neurosciences s’invitent dans beaucoup de domaines (marketing, éducation) et semblent vouloir flirter avec le monde du management. Cette approche plus pragmatique et systémique du management permettrait de booster l’autonomie et la créativité des salariés. Concrètement, qu’est-ce que les neurosciences ? Comment s’immiscent-elles dans l’entreprise ? Qu’est-ce qu’elles apportent vraiment aux managers ?

C’est quoi les neurosciences ?

Les neurosciences sont une discipline qui étudie le système nerveux, plus particulièrement le cerveau. Son objectif est de comprendre les comportements, voire certaines pathologies, grâce à l’activité mentale. Pendant plusieurs siècles, le cœur était considéré comme le siège de l’activité mentale, théorie notamment défendue par Aristote. Ce sont les travaux expérimentaux de Galien qui ont permis de confirmer que nos pensées, nos émotions étaient gouvernées par le cerveau. Nées de la rencontre entre biologie et médecine, les neurosciences ont beaucoup évolué notamment à partir des années 80. Ses études s’appuient sur d’autres disciplines telles que l’éthologie, la psychologie cognitive, la neuropsychologie et l’imagerie cérébrale. La neuro-imagerie permet de caractériser les mécanismes cérébraux. Grâce à elle, certains processus d’apprentissage, de mémoire, de motivation, de prise de décision sont mieux analysés et compris. Les émotions ne sont plus considérées comme purement subjectives, elles sont analysées de manière plus systémique. De nombreuses études ont mis en évidence des circuits neuronaux complexes.

À quoi peuvent servir les neurosciences en entreprise ?

Les neurosciences s’invitent aujourd’hui dans le monde de l’entreprise où l’interrelation joue un rôle majeur. Ainsi, nous entendons parler de neuromarketing, de neuroéconomie, de neurofinance et, ce qui nous intéresse, de neuromanagement. Bien ancré dans les pays anglosaxons, le neuromanagement émerge progressivement en France. Selon Pierre-Marie Lledo, directeur du département de neurosciences à l’institut Pasteur, « Les neurosciences débarquent dans les entreprises après que celles-ci ont fait un usage intensif de process dont la caractéristique est de démotiver l’humain ». Souffrance au travail, burnout, boreout, etc., sont dans le viseur des entreprises. Les travaux sur la neurosplasticité, les neurones miroirs et le cerveau social apportent un nouveau regard sur ces risques psychosociaux. Les émotions sont reconnues, leurs origines mieux cernées, leur impact sur les résultats de l’entreprise prouvé, et les réponses managériales s’affinent. Pour autant, est-ce que le neuromanegement permet vraiment aux managers de comprendre et d’anticiper les problèmes organisationnels liés au facteur humain ?

Comment le neuromanagement peut aider les managers ?

Le neuromanagement fournit des outils aux managers pour créer un environnement de travail équilibré et performant. Les travaux du neurologue Philippe Damier et de l’enseignant James Teboul ont mis en évidence les erreurs managériales courantes. Par exemple, il est dorénavant admis qu’une activité routinière est démotivante. La confiance apparaît clairement comme un puissant levier de motivation. Il est prouvé que les pauses déconnectées améliorent les performances. Des applications ont vu le jour pour aider les managers à anticiper les situations les plus impactantes. L’objectif est de minimiser le risque pour le salarié tout en maximisant le gain pour toute l’organisation. Le plus connu est le modèle SCARF qui étudie pour chaque salarié :

  • son statut et sa place dans l’organisation de l’entreprise ;
  • sa certitude quant au futur au sein de l’entreprise ;
  • le delta éventuel entre son autonomie réelle et celle ressentie ;
  • ses relations avec ses collègues et ses supérieurs ;
  • le franc-jeu, c’est-à-dire sa perception de la transparence des échanges.

Est-ce que le neuromanagement est la solution pour un management plus humain ?

Emmanuelle Volle, chercheuse au FRONTLab de l’ICM (Institut du cerveau et de la moelle épinière), reconnaît que le neuromanagement « […]offre une base de réflexion pour l’évolution des pratiques », tout en affichant une certaine prudence.

Une bonne compréhension de la gestion de l’attention, de la relation aux autres et au travail, etc., favoriserait donc le bien-être et la capacité d’innovation. Le management reste cependant une histoire humaine où l’intelligence émotionnelle a toute sa place. Et indépendamment des neurosciences, une formation management fournira les bases indispensables à tout manager. Accroître son leadership, améliorer la qualité de vie au travail s’apprennent. Accompagner ses équipes au changement, savoir communiquer et débriefer sont autant de savoir-faire et savoir-être à acquérir. Ziggourat vous propose des programmes très complets de formation management.

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