L’investissement personnel hors du temps de travail:
Dans le cadre d’un projet de formation qui vise un développement de vos compétences personnelles au travail sans lien direct avec votre emploi actuel (exemples formations en anglais, communication orale ou écrite, numérique….) ; vous pouvez solliciter de votre employeur la prise en charge de votre formation par le plan de développement des compétences de l’entreprise. Si l’effectif de votre employeur est inférieur à 50 salariés, celui-ci pourra solliciter la prise en charge financière des coûts pédagogiques de la formation et de votre rémunération durant la formation via son opérateur de compétences (OPCO). Si la rémunération n’est pas prise en charge du fait des contraintes de l’OPCO ou si l’entreprise (effectif supérieur à 50) n’est pas éligible, un « deal » peut être réalisé avec votre employeur ou il acceptera une prise en charge, par exemple, des frais de formation mais vous demandera de suivre la formation hors temps de travail sur des moments de congés ou de RTT. Vous apporterez donc dans ce projet un co investissement temps qui valorisera votre motivation à vous former et démontrera à votre employeur votre volonté de progresser.
L’investissement financier personnel
L’investissement financier personnel apparait comme le moyen le plus facile de compléter, par exemple, vos droits CPF en euros. Lorsque votre compte personnel de formation ne vous permet pas de vous engager sur la formation de votre choix ; vous pouvez décider de faire un apport personnel. Celui- ci peut être issu de votre épargne ou d’un prêt bancaire. Vous pouvez également négocier avec l’organisme de formation des délais de règlement de la prestation. Ce dernier peut refuser ; s’il accepte, il ne peut néanmoins pas vous facturer de frais complémentaires ni d’intérêts.
Dans le cas d’un projet de transition professionnelle (CPF de transition pro), l’apport personnel que vous pouvez évoquer dans votre courrier de motivation n’apporte plus forcement un « plus » dans votre dossier depuis la réforme dans la mesure où les commissions paritaires souhaitent garantir une équité dans le traitement des demandes et ne pas favoriser des candidatures disposant de ressources alors qu’elles doivent se centrer prioritairement sur des publics rencontrant des difficultés
La mobilisation d’abondements
Si du temps des FONGECIF et jusqu’à présent, il était souhaité que l’entreprise n’intervienne pas dans le co financement (le salarié restant le seul acteur de son projet de reconversion) et qu’il était, au contraire, bienvenu qu’outre la mobilisation de son CPF, le demandeur puisse co financer son projet. Aujourd’hui, ni la mobilisation du CPF (obligatoire), ni l’apport financier personnel n’apportent de valorisation de votre demande de financement ‘une transition professionnelle.
Cette position nouvelle est assez étonnante dans la mesure où elle n’engage pas le candidat à faire l’effort de suivre la formation pour partie sur son temps libre pour réduire les coûts salariaux ou de sélectionner une formation de plus haute gamme – ou avec des résultats plus qualitatifs – en en finançant pour partie les compléments de coûts.
C’est désormais, l’intervention de l’employeur – directe ou via son OPCO pour les moins de 50 salariés – ou de la branche (abondement) qui peuvent déterminer une mise en priorité de la demande et de votre dossier. En effet, les commissions paritaires sont attentives au fait que l’investissement formation lourd (il comprend les frais pédagogiques et le salaire durant le temps de formation) puisse correspondre à un emploi cible durable. L’abondement de l’entreprise (qui peut par exemple vous permettre de suivre une partie de la formation sur votre temps de travail) sera pour les commissions un indicateur de sérieux de la demande. L’effort financier d’une branche professionnelle qui affecte une contribution financière sur certains projets de formation permet également de crédibiliser ces derniers avec l’idée que la branche va financer des parcours correspondant à des métiers porteurs d’emploi.
En conclusion, on observera que c’est en réalisant une analyse des contraintes et objectifs du financeur que l’on pourra positionner le niveau et la nature du co investissement dans le projet de formation afin de bien en faire un accélérateur de succès.