Se former à des métiers « porteurs »

Avec la crise économique issue de la crise sanitaire, les financements publics de la formation professionnelle sont de plus en plus concentrés vers ce que l’on nomme des métiers porteurs d’emploi.

Comment s’analysent ces métiers ? Quelle représentation les pouvoirs publics se font-ils des métiers porteurs ? Comment bénéficier de conseils pour présenter un projet de formation vers ces métiers ?

Comment s’analysent les métiers porteurs ?

On qualifie les métiers porteurs d’emplois à partir d’un volume significatif de recrutements qui apparaissent et du fait  du nombre d’embauches difficilement réalisées. Cette situation peut avoir deux origines : la faiblesse en candidats ou de l’inadaptation des profils aux compétences recherchées. A ce stade,  il faut donc souligner qu’au delà des problématiques de formation professionnelle, la pénurie de candidatures à un poste donné peut révéler une faible appétence des personnes vers des métiers aux conditions de travail difficiles ou aux salaires peu attractifs.

En complément des statistiques  sur les pénuries en compétences  produites par les acteurs et observateurs de l’emploi, des études spécialisées visent à observer les mutations qui s’inscrivent sur le marché du travail. Ces mutations ont pour origine, le plus fréquemment, l’organisation du travail et les progrès technologiques qui, combinées, vont avoir pour conséquence, par exemple, de faire évoluer les points de relation physique client/prestataire vers une transformation digitale de la relation.

Les branches professionnelles qui disposent, pour la plupart, d’un observatoire des métiers et des compétences sont  des acteurs importants pour produire des données issues du terrain des entreprises et alerter sur les mutations des métiers et les difficultés de recrutement.

Les entreprises, enfin, disposent depuis la réforme de la formation, de la possibilité de créer leur propre centre de formation par apprentissage (CFA) pour former directement des jeunes à des métiers spécifiques qui correspondent à leurs besoins en compétences. Les thèmes et contenus de formation sont également un indicateur précieux des «métiers « porteurs ».

Quelle représentation les pouvoirs publics se font-ils des métiers porteurs ?

Aujourd’hui c’est l’agence France compétences qui pilote le système global de la formation professionnelle. Sont listés sur son site 23 métiers « émergents ou en forte évolution », retenus pour 2020, faisant suite à  un appel à contributions lancé en septembre 2019, en direction de l’ensemble des acteurs de compétences :

Francecompetences – métiers émergents ou en forte évolution

Il est attendu une nouvelle liste complémentaire issue notamment de  Quatre thématiques prioritaires qui ont été ciblées par France Compétences :

  1. la transition écologique ;
  2. la stratégie de relocalisation des activités économiques ;
  3. la modernisation des réseaux et infrastructures ;
  4. la numérisation et l’intelligence artificielle.

Il faut souligner que depuis cette année, il est demandé aux transitions Pros par France Compétences d’intégrer dans les priorités de financement des projets de transition professionnelle, les métiers porteurs en emplois.

La Région Ile-de France- a, quant à elle, communique  sur son  site Oriane FormPro qui décrit pour chaque métier son potentiel d’employabilité.

Huit secteurs en tension sont qualifiés par la Région Ile-de-France :

  1. Le bâtiment et les travaux publics,
  2. L’industrie,
  3. La sécurité,
  4. Les filières sanitaires et sociales,
  5. Le numérique,
  6. L’agriculture,
  7. L’environnement,
  8. L’hôtellerie-restauration-tourisme.

Le projet de financement d’une formation dans l’un des secteurs prioritaires peut être accompagné par la Région, de manière privilégiée, dans le cadre du dispositif AIRE.

Il faudrait ajouter à la liste des opérateurs,  Défi Métiers qui produit des statistiques par métiers et bassins mais les données ne sont pas toujours récentes et d’actualité.

Comment bénéficier de conseils pour présenter un projet de formation vers ces métiers ?

Les organismes de formation adaptent leurs offres et leurs contenus aux exigences du marché de l’emploi et sont en relation avec les entreprises qui leur expriment leurs besoins en compétences. Il est même prévu, dans un avenir proche, que les organismes qualifiés QUALIOPI devront communiquer les résultats de l’insertion des apprenants sur le marché du travail. Les conseillers en formation des organismes sont donc des interlocuteurs privilégiés pour présenter votre projet de formation –dans le cadre, par exemple, d’un CPF de transition professionnelle ou d’un « projet démissionnaire ».

Le Conseil en évolution professionnelle, gratuit et ouvert à tous, permet également de disposer d’analyses sur le marché du travail. Il faut néanmoins, sur certains métiers très spécifiques, vous assurer que votre conseiller connait ce marché et les possibilités offertes en matière de formation.

Le bilan de compétences, peut se présenter comme une voie possible pour analyser ses compétences personnelles. En l’état actuel, la quasi-totalité des  prestataires étant à vocation généraliste,  le bilan risque d’être peu connecté aux attentes précises  du marché de l’emploi de certains secteurs.

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